Hello tout le monde,
Et oui, cela faisait un bail ! En fait, entre ma page d'auteur Facebook et ma page Tipeee, je me suis rendu compte que je faisais passer l'essentiel de mon actualité courante - sélection à des prix, festivals où je suis présent, etc - par ce biais. Cependant, je m'aperçois que dès lors qu'il faut traiter de ma production de façon un peu plus détaillée : ce blog reste la plateforme idéale.
Alors certes, de l'actualité étoffée me concernant il n'y en a presque pas eu ces six derniers mois. La production littéraire suit un cycle : on écrit plein de choses, beaucoup paraissent à des dates rapprochées et du coup, il y a ensuite une sorte de "traversée du désert" durant laquelle on écrit afin de redémarrer ce fameux cycle. On peut dire que je suis dans cette phase actuellement - et sans doute encore pour quelques mois.
En effet, dans les tuyaux il y a rien de moins que Mythic Battles: Pantheon et les Gardiens célestes ! Des projets ambitieux et denses, auxquels il faut donner le temps de se développer correctement. Et dont je reviendrai parler en temps utiles, bien entendu.
Pour l'heure, je viens vous causer d'une actu (un peu décalée) qui ne me concerne qu'indirectement. En effet, si vous suivez ce blog vous savez déjà que les #19 et 20 de Casus Belli ont accueilli les premières parties de Magistrats & Manigances, le jeu de rôle qui vous permet de vous la jouer Juge Ti. Et bien le #21 de ce mook accueillait bien évidemment la troisième et dernière partie de cette oeuvre, proposant conseils et surtout scénarios.
Alors pourquoi parlé-je d'actu indirecte ? En réalité, au moment d'écrire cette partie du jeu, des soucis de santé m'ont empêché de rédiger mon quota - c'est donc Benjamin Kouppi qui dut s'en charger seul. Déjà coauteur plus qu'impliqué dans Magistrats & Manigances, je le savais largement à même de rédiger la fin du jeu - ce qui ne m'empêcha pas de culpabiliser de lui mettre un tel fardeau sur le dos... Il dut travailler seul, d'arrache-pied, afin de tenir la deadline et de livrer un produit de grande qualité - ce dont je lui serai toujours gré. Et avec le recul, je pense qu'il a réalisé un tour de force inégalable - ma participation aurait sans aucun doute affadi le résultat.
Que contient donc cette troisième partie de Magistrats & Manigances ?
Essentiellement, de quoi faire jouer directement. Benjamin commence par des conseils à destination du meneur de jeu - plus qu'utiles, étant donné les règles et la structure narrative particulière qu'elles induisent. Comment écrire ou improviser une affaire, comment relancer l'enquête, comment entrelacer les fils narratifs, comment impliquer les PJ, comment donner vie à son district... De nombreuses astuces très didactiques permettent au meneur de jeu de s'approprier pleinement la proposition ludique du jeu.
Puis vient le gros morceau : pas moins de neuf scénarios. Ceux-ci sont structurés en trois affaires, chacune impliquant trois sous-intrigues (le tout formant carrément une campagne bouleversant la donne au sein du paisible - hem hem - district de Sangyuan). A nouveau, la présentation en est fort bien pensée : point de déroulé chronologique ici, mais plusieurs rubriques (les dessous de l'affaire, le point de départ, qui sait quoi, comment réagit untel face à tel argument...) qui donnent une grande souplesse à l'enquête. De ce fait, impossible d'être dans une impasse : les PJ ont toujours de quoi rebondir - à eux de réunir les indices et témoignages suffisants pour se forger leur intime conviction et coincer le coupable. Qu'il faudra encore faire avouer lors de la scène de Tribunal !
Bref, j'ose le dire d'autant plus librement que je n'ai été impliqué en aucune façon dans l'écriture de cette partie du jeu : c'est tout simplement brillant. Toutes les accroches ou rumeurs mises en place au préalable trouvent là de quoi s'étoffer et offrir des investigations bien tordues à plusieurs niveaux, émulant à la perfection un roman de Robert Van Gulik. Le district décrit dans la deuxième partie de Magistrats & Manigances prend ici vie de belle façon et il ne reste plus aux PJ qu'à s'y investir à leur tour. La structuration des affaires présentées rend leur appropriation des plus aisées et de ce fait, le jeu peut trouver son public à présent qu'il est complet.
Bien entendu, à nouveau nous retrouvons Monsieur le Chien aux pinceaux. Son style se prête à merveille au background décrit et il offre quelques dessins saisissants ! L'enluminure idéale pour un contexte se déroulant sous l'esthétique dynastie Tang.
Je me dois donc de conclure ce billet en rendant un hommage mérité à Benjamin Kouppi, un très grand auteur (penchez vous donc aussi sur Lady Rossa, dans Di6dent #14) à qui Magistrats & Manigances doit toutes ses qualités. Ce jeu est son oeuvre bien plus que la mienne - et ce pour le meilleur. Que les trois divinités du bonheur lui assurent donc une vie longue et prospère !
En tout cas, il est certain que l'histoire de Magistrats & Manigances ne s'arrêtera pas là. Afin de faire tenir le jeu dans un format un peu contraint, il a fallu en couper pas mal de morceaux ou renoncer à certains développements. Mais rien n'a été perdu ! Qui sait si cette oeuvre ne reviendra pas dans quelques temps, sous une autre forme plus complète et indépendante ? Stay tunned, comme ils disent dans l'Empire du Milieu ! (enfin, je crois)