J'y ai retrouvé toutes les qualités qui m'avaient enthousiasmé, et plus encore. Il faut avouer que cette saison multiplie par 10 tout ce qui faisait le charme de la précédente : plus d'intrigues, plus de politiques, plus de critiques de la société, etc. Avec toujours une réalisation efficace et des acteurs au top et cette fois-ci, pas moins de dix épisodes !
De quoi parle donc cette saison ? Suite aux évènements survenues, un nouveau Premier Ministre pas réellement blanc comme neige a pris place à Matignon tandis que le journal 24 Heures dans le Monde a besoin d'un nouveau directeur de la rédaction. En parallèle, nous voilà à Ryiad où un attentat visiblement islamiste va tuer une vingtaine de Français. Le correspondant local de TV2F, la grande chaîne publique française, est présent sur les lieux et commencent rapidement à se poser de nombreuses questions. Quels sont les liens entre Matignon, le parti Démocratie républicaine, les ennuis industriels du groupe Airplus et cet attentat ?
C'est là le nouveau fil rouge de la saison - après le trafic d'armes des huit épisodes précédents. Il est d'ailleurs particulièrement bien fichu et fait rapidement basculer la série dans le thriller technologique : guerre économique, espionnage industriel, géopolitique au black... C'est vraiment brillant et excellemment raconté, par le biais des multiples enquêtes menées par les divers journalistes. Mais comme précisé, cette fois-ci on quitte assez souvent le monde des reporters pour se plonger dans les arcanes du pouvoir (politique et industriel) afin d'examiner à la loupe les liens entre eux.
Et c'est là que la série devient clairement la plus osée de tout le PAF ! En effet, bien que "toutes ressemblances avec des personnages existant ou ayant existé etc.", les protagonistes sont très reconnaissables. Le Premier Ministre aux dents longues, prêt à tout pour arriver au sommet de l'Etat... Le capitaine d'industrie ayant racheté 24 Heures dans le Monde et ayant des parts dans Airplus (là aussi un nom assez parlant) et qui préfère "passer pour incompétent que pour malhonnête" (oui oui, c'est dit texto dans la série)... La concurrence américaine capable de toutes les bassesses... C'est passionnant de voir comment Reporters nous parle de notre société et parvient à en faire une fiction de haute tenue.
Bien sûr, la série ne serait pas digne de son nom si il n'y avait le côté "journalistique". De ce point de vue, pas de souci : les fans d'intrigues de couloir, de manigances et de luttes de pouvoir seront comblés. Que ce soit à la rédaction de TV2F (qui donc reprendra le 20 heures, enjeu crucial au moment du renouvellement du président de la chaîne par le CSA ?) ou à 24 Heures dans le Monde (qui deviendra le nouveau directeur de la rédaction et arrivera t'il à garder l'orientation du journal malgré les pressions diverses ?), ou encore par le biais de l'intrigue judiciaire concernant le personnage de Patrick Bouchitey.
Comme déjà précisé, les acteurs confirment leur talent et leur naturel. On se languit de les voir plus dans des films ou d'autres séries françaises, d'ailleurs - en lieu et place des stars de la télé et des comiques pas drôles qui y pullulent...
En conclusion, je ne peux que conseiller Reporters à ceux qui aiment les séries de bonne qualité. En dix huit épisodes, on a là une saga passionnante, couillue même, et avec en prime la petite touche française qui fait du bien (OUI, on peut aussi produire de bonnes séries quand on s'en donne les moyens !).
Maintenant, en route pour Pigalle !
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