lundi 18 juillet 2011

Las Historietas de Green Tiburon


Je vous ai déjà parlé il y a un an, ici même, de ce charmant éditeur qu'est le Carnoplaste, spécialisé dans les fascicules à l'ancienne - notamment via une reprise des aventures de Harry Dickon.
Visiblement, son chef Robert Darvel ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'il semble bien décidé à faire main-basse sur divers domaines de la culture populaire délaissés par les éditeurs plus mainstream. C'est ainsi qu'un jour, alors qu'il flânait dans une brocante, il tombe sur un vieux journal en espagnol, perdu au milieu d'un fatras d'objets divers. Intrigué, il le feuilleta et fut conquis par les esquisses de créatures marines effrayantes et les passages racontant la lutte de catcheurs héroïques contre ces abominations (car oui, M. Darvel parle de nombreuses langues- dont le martien). Il s'avéra, après quelques recherches menées par notre chineur, que ce journal était celui tenu dans les années 60 par Green Tiburon, un luchadore masqué protégeant, avec plusieurs de ses confrères, le petit archipel de Los Murcielagos. Au fil de sa lecture, M. Darvel put retracer l'historique de cette contrée située au beau milieu du Triangle des Bermudes, là où un tourbillon géant (l'Espirale Grande) vomit inlassablement monstres et démons, combattus par des catcheurs aux masques colorés.
Un tel trésor ne pouvant rester dormir sur une étagère, M. Darvel décida de publier les aventures les plus trépidantes de ce Green Tiburon - toujours sous la forme de fascicules qui sont la marque de fabrique du Carnoplaste, mais également un hommage à la luchasploitation.

C'est ainsi que parut récemment le premier tome des Historietas de Green Tiburon, nous narrant le mystère de la pieuvre carnivore de Santa Zanya.
Notre catcheur masqué dut en effet enquêter, entre deux combats au sein de l'Arena, sur d'étranges disparitions le mettant sur la piste d'anciens moines vénérant une créature aquatique des plus féroces. Accompagné de quelques frères d'arme (Black Torpedo ou Sangre Negro, mais plus étonnamment Atomico Cerebro : un luchadore robotique !), il mena brillamment son investigation jusqu'à une confrontation finale éprouvante.
Cette historieta est donc racontée à la première personne (il s'agit d'un authentique journal après tout !) et force est de constater que ce Green Tiburon est aussi bonne plume que lutteur émérite. Son récit se lit très facilement, avec une grande fluidité (grâce en soit également rendue au traducteur Julien Heylbroeck) et surtout, la façon tout à fait sérieuse avec laquelle il conte ses mésaventures fait qu'il est impossible de douter de leur crédibilité. De nombreux éléments qui pourraient paraître absurdes dans un autre contexte semblent ici parfaitement naturels - catcheur cybernétique, luchadores assistant la police dans ses enquêtes, monstres marins venus de l'Espirale... Sans parler de la grande véracité des scènes de combat : on sent le lutteur d'expérience, usant d'un vocabulaire certes spécialisé mais jamais abscons (et fort bien mis en valeur par la maquette du fascicule, élégante et lisible). Du coup, les nombreux affrontements qui émaillent cette enquête aux frontières du réel sont particulièrement excitants et on se prend même à encourager Green Tiburon à voix haute, l'enjoignant de porter sa mordedura del tiburon à un vil sectateur essayant de le prendre en traître.
Si l'on ajoute que ce fascicule bénéficie d'une couverture de Willy Favre, je pense que tous les arguments développés dans ce modeste billet vous auront déjà convaincus d'aller commander (sur le site du Carnoplaste) cette première Historieta de Green Tiburon. Et on en espère du coup bien d'autres ! Car le journal de ce lutteur héroïque est épais et rempli d'aventures encore plus pop 'n pulp !

Encore un mot, car Julien Heylbrock - traducteur de ce fascicule et on espère des suivants - a été tellement conquis par l'archipel de Los Murcielagos qu'il a décidé d'en faire le cadre d'un jeu de rôle : Luchadores !
Celui-ci a été annoncé chez Game Fever sous le label Octopulp - un petit collectif dont j'ai le plaisir et l'honneur de faire partie et qui comprend également Julien Heylbrock évidemment mais aussi Willy Favre (ainsi que des guest comme Stéphane Treille et Laurent Devernay). Le tout devrait être illustré par Willy, El Théo et mis en page par Julien de Jaeger !
J'aurai bien entendu l'occasion d'en reparler - alors stay tuned (comme on dit).

1 commentaire:

  1. J'espère que Robert Darvel va me permettre de traduire d'autres aventures car je suis actuellement en train de lire celle où ce luchadore affronte des louves-garoues du KGB dans une base sous-marine et je peux te dire que c'est trépidant !

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