mercredi 28 septembre 2011

Tiamat


Histoire d'animer un peu ce blog en période de vache maigre niveau news, je me propose de donne un petit coup de projecteur sur un jeu de rôle qui m'a bien plu dernièrement : Tiamat, de Konrad (alias Chistophe Hermosilla) - un coup de coeur en somme.

"Depuis l'aube des temps, des combattants exceptionnels s'affrontent dans une guerre sans fin pour la conquête de l'Univers. Tiamat, la plus terrifiante d'entre eux, dirigea des cohortes de soldats et balaya ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Alors qu'elle était sur le point d'anéantir notre monde, le maître de guerre Enlil, Son frère Enki, Ereshkigal la faucheuse et le seigneur Sîn unirent leurs forces. Tentant le tout pour le tout, il réussirent à vaincre Tiamat. Après des millénaires, ces événements se sont fait légendes et ces combattants hors du commun sont devenus des Grands Maîtres immortels enseignant leurs arts du combat à leurs loyaux soldats.
Dans le jeu de rôle Tiamat, les personnages sont des combattants en arts martiaux. Ils devront apprendre à maîtriser des techniques de combats ancestrales afin d'éviter l'apocalypse."

Tel est le pitch du jeu.
En réalité, il vise rien de moins qu'à émuler les fameux jeux de combat qui font le bonheur des salles d'arcade (jadis) et des consoles de jeu (actuellement) : les fameux Street Fighter, Fatal Fury, Mortal Kombat, SoulCalibur, Tekken, etc. En effet, les joueurs y incarnent des artistes martiaux ayant chacun ses objectifs et se retrouvant pris dans des luttes ancestrales qui le dépassent. Projetés dans les coulisses du monde, les personnages devront choisir une cause, un clan ou un idéal et se battre pour lui.

Car si l'ambition de Tiamat peut prêter à sourire, l'auteur n'oublie pas de faire exister un univers rendant cohérent les codes du jeu de combat - dont il démontre sa parfaite connaissance. Il a ainsi développé toute une mythologie formant une toile de fond dans laquelle s'insèrent divers éléments que l'on retrouve également dans bien des films d'action (notamment asiatiques) : yakuzas, triades, ninjas, interpol, ONG et forces spéciales sont notamment de la partie.
Ainsi, un scénario peut facilement passer d'une ambiance Police Story (action urbaine débridée mais "réaliste") à une atmosphère digne de Mortal Kombat (dimensions parallèles, créatures surnaturelles, pouvoirs plus voyants) et ce de façon tout à fait naturelle - en mettant à profit le background. Celui reste simple (depuis l'aube des temps, des Grands Maîtres immortels s'affrontent via leurs clans pour la domination des quatre mondes) mais remplit parfaitement son rôle en fournissant un prétexte logique (et des pistes à foison via diverses factions, lieux, PNJ...) au cadre des aventures que vont vivre les personnages.
Plusieurs niveaux de jeu sont d'ailleurs prévus pour faire peu à peu passer les personnages de profanes à initiés des secrets du monde - toujours à la façon d'un jeu vidéo. Un scénario en fin d'ouvrage permet même de commencer cette quête au cours d'un tournoi clandestin à Bangkok (un classique du genre !).

Du point de vue technique, je n'ai pas encore joué à Tiamat, aussi je ne peux guère parler de ce que j'ai lu sans avoir testé.
Mais ça semble solide ! Évidemment, le jeu est assez technique mais sans excès. Un personnage se définit par quelques attributs et compétences, mais surtout au regard de l'art martial qu'il pratique (karaté, kung-fu, boxe, krav-maga...) et des techniques qu'il maîtrise. De nombreuses pages permettent de couvrir les règles de combat (nommées "versus" pour le un contre un et "beat'em all" pour les mêlées) et décrivent en détail les techniques martiales - dont certaines, comme la vague d'énergie, sont clairement surhumaines. Malgré cette profusion (il est même possible de faire des combo !), la base est simple et il suffit que chaque joueur sache ce que son personnage est capable d'accomplir pour que ça roule tout seul. De plus, le livre se termine sur quelques pages reprenant les tableaux importants et fournissant un résumé des points-clés du système : largement de quoi se bricoler un intérieur d'écran de jeu !
En tout cas, à la lecture des règles de Tiamat et si on est (ou a été) fan de jeux vidéos de combat, on ne peut s'empêcher d'imaginer le guerrier que l'on va se créer ! De nombreuses possibilités sont offertes et quelques pré-tirés fournis ; on voit d'ailleurs que ceux-ci s'inspirent autant des jeux vidéos que du cinéma d'action - qui est donc une source d'inspiration supplémentaire dans laquelle puiser. (d'ailleurs, le jeu a même une bande-annonce)

Au niveau des finitions, Tiamat est une totale réussite.
C'est un bel objet de 200 pages sous couverture souple en couleur, à la mise en page sobre et lisible mais parfaitement dans l'ambiance, et surtout aux illustrations sublimes. Je n'exagère pas : les dessins, nombreux, qui parsèment l'ouvrage sont de toute beauté et participent grandement à nous plonger dans l'ambiance du jeu. Les pré-tirés donnent immédiatement envie de jouer, par exemple. Félicitations aux illustrateurs pour ce boulot impressionnant de professionnalisme.
Par contre, le seul gros défaut du jeu est pour moi la relecture : il reste une certaine quantité de coquilles hélas, qui auraient pourtant pu être aisément éliminées par une ou deux passes de relecture supplémentaires (des à au lieu de a...). Rien de rebutant, mais ça détonne au regard de la qualité de l'ensemble.

Tiamat peut se télécharger gratuitement en PDF sur le blog du jeu - où vous trouverez toutes les news ainsi que diverses illustrations. Pour ceux qui préfèrent le papier (c'est mon cas et je parle ici de l'ouvrage en dur) : il est possible de commander sur Lulu.com pour la modique somme de 20 € - ce qui est clairement bon marché au vu du livre qu'on reçoit et par rapport au milieu du jeu de rôle (il n'y a guère que les râlistes habituels qui se plaindront du prix, mais laissons-les aboyer au fond de leur chenil). Enfin, une page Facebook et un forum dédié permettront aux fans de s'informer plus avant.
Si vous aimez le cinéma d'action - notamment asiatique - et les jeux vidéos de combat, je ne peux que vous conseiller Tiamat. C'est un très bon jeu de rôle, largement supérieur à Feng Shui dans un créneau comparable. Un beau livre, de superbes illustrations, un univers cohérent, des règles bien pensées : toutes les qualités pour vous faire crier "Hadoken" ou "Come here" autour de votre table de jeu !

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