Devâstra - Consolidation de l'idée

Donc la base de l'univers était posée, les quelques pré requis voulus en place mais tout cela ne constitue guère plus que l'embryon d'un projet. Il restait encore beaucoup d'éléments à penser.

Au départ, je m'étais contenté de laisser mûrir Devâstra dans un coin de ma tête, étant donné que je ne savais quoi en faire. A l'occasion d'un projet top secret dont il est encore trop tôt pour parler (mais qui va déchirer sa mère en masque de luchadore), j'ai eu l'occasion de mieux formaliser son fond et sa forme au point d'en pondre un rapide "dossier de présentation". Chemin faisant, ce dossier a fini par tomber entre les mains de Neko, l'une des têtes pensantes de l'hydre qu'est le 7ème Cercle, et a eu l'heur de lui plaire. Devâstra se trouvant dès lors au planning de cet éditeur, il a fallu fouiller un peu l'idée de base.

Tout d'abord, un jeu de rôle doit essayer de s'adresser à un public le plus large possible vue la taille du marché - et ce même si le postulat le classe dans les jeux de niche. Or il n'est pas certain que le public adapte du shonen manga et le public rôliste se recoupent suffisamment pour que l'on tienne une base de vente raisonnable (quand on voit les chiffres d'un Naruto par exemple, il y a de quoi rêver pourtant).

Il fallait donc étayer le pitch, offrir des éléments qui allaient tirer Devâstra vers un plus grand classicisme, sans toutefois dénaturer l'idée pionnière. Il fallait donc étoffer et consolider l'univers en particulier - après tout, le gimmick shonen manga est loin de constituer un background suffisant en lui-même. J'ai donc commencé à réfléchir à diverses pistes permettant d'offrir une plus grande profondeur au jeu : plusieurs nations ayant chacun ses particularités, des factions dans l'ombre poursuivant leurs objectifs, une certaine distanciation vis à vis du manichéisme (les Asuras sont certes les gros méchants baveux, mais ils ne sont pas les seuls dangers ou l'unique opposition face aux héros), quelques secrets pour ajouter un brin de mystère, etc. Bref, divers éléments auxquels je n'avais réfléchi qu'en surface pour le dossier de présentation et qu'il me fallait étayer à présent.

Une fois ces notes d'intention jetées au brouillon, j'ai eu besoin d'un collaborateur afin d'aller plus loin : j'aime beaucoup travailler en équipe, du moment que l'équipe est motivée, compétente et fiable. Et je savais pouvoir trouver toutes ces qualités en la personne de Laurent Devernay alias Bob Darko le zombiphile. J'avais pu apprécier son travail sur Kuro notamment et eus l'occasion de travailler avec lui sur le supplément Linzi de Qin. Le sachant aussi fan et connaisseur que moi en matière de manga, j'avais de fait toujours imaginé bosser sur Devâstra avec lui, d'une façon ou d'une autre.

Et le plus simple était de l'embarquer dans l'affaire en tant que coauteur, afin que nos réflexions communes et idées puissent rebondir les unes sur les autres pour enrichir le jeu. D'autant qu'il connaissait déjà le dossier de Devâstra et savait que je comptais sur lui le jour où ce projet serait lancé : il avait donc pu un peu cogiter de son côté avant l'officialisation de l'union.

Pour ne pas nous simplifier la tâche, le premier grand chantier que nous avons mis en route fut la création du système de jeu - une gageure tant il fallait une mécanique collant au genre que nous voulions émuler et sachant que ni l'un ni l'autre n'étions des experts en mécanique...

Mais tout cela est une autre histoire !