vendredi 27 mars 2009

Les autres "JdR manga"

Il semble que depuis quelque temps, une petite mode de jeux de rôle inspirés par la culture manga (au sens large) souffle sur le milieu français.
On peut ainsi citer Anima ou Manga BoyZ par exemple, et bien sûr Devâstra à paraître et auquel ce blog a déjà consacré plusieurs articles ou encore Panty Explosion.
Il semble donc que le phénomène soit bien implanté, et c'est tant mieux pour tous ceux qui se veulent à la fois rôlistes et fans de manga / japanime et qui souhaitent pouvoir concilier ces deux passions.
Le but de ce billet est de présenter deux projets intéressants, au travers des mots de leurs auteurs. Je leur laisse donc la parole ici pour nous entretenir de leurs jeux, que l'on espère rapidement disponible afin d'étoffer la cause.

Yoma
Par Thaumiel

L'univers :
C'est un univers médiéval-fantastique qui se veut typique des shonen manga sans trop de fantastique (en fait le médiéval-fantastique nippon n'est pas si éloigné que ça de notre vision occidentale). Dans le cas de Yoma, j'étais parti sur une pseudo Europe comme les mangakas en décrivent souvent : armures de plate, châteaux-forts, grandes forets insondables, montagnes enneigées etc. Mais je tente "d'orientaliser" un peu plus tout ça sur demande de mon éditeur .
L'univers n'est pas la plus importante composante de Yoma, qui comme les shonen manga, se focalise plus sur le groupe de héros et sur ses ennemis.

Que joue t'on :
Le personnage est un Exécuteur, un humain qui a été transformé par un mélange secret de magie, d'alchimie et de science en un guerrier surpuissant. Ce personnage est donc surpuissant par rapport aux gens normaux, et cela effraie la population. Mais vu qu'il combat des monstres encore plus terribles, les Yoma du titre, il est toléré.
Ce surhomme agit pour un Ordre mystérieux, qui se consacre à la défense de l'humanité et a créé les Exécuteurs pour éliminer la menace Yoma une bonne fois pour toute. Cette organisation permet d'avoir des objectifs clairs dès le début du jeu, avec le côté "jeu à mission" facile à prendre en main par les routards tout comme par les débutants.

Un aperçu des règles :
Le système est assez classique en lui-même. Il y a des caractéristiques, des compétences et une difficulté à battre. On lance 2D6, on y ajoute la somme caractéristique + compétence et il faut battre ladite difficulté.
Bien sûr, les personnages possèdent des pouvoirs qui font d'eux des êtres à part : régénération, possibilité d'augmenter leur force, leur vitesse etc.

Les inspirations :
Niveau manga, LA grosse inspiration du jeu : c'est Claymore.
Après évidemment, je baigne dans cet imaginaire donc des références apparaîtront sans que cela soit forcément conscient d'ailleurs. Entre les Chevaliers du Zodiaque de mon enfance et les films de la Hammer, le récent succès de Naruto et la musique, il y a tellement de choses qui m'influencent que c'est dur de dresser une liste.

Un parcours atypique ?
Voilà la petite histoire derrière le projet. Lorsque j'ai vu Claymore en anime et commencé à lire le manga, je me suis mis à coucher sur papier les bases d'un "jeu-campagne" pour mon club de jeu de l'époque. C'est lorsque j'ai commencé à en parler sur un forum et en réponse à l'enthousiasme des gens, notamment sur les illustrations faites par Josselin (http://www.gdjeux.com/josselin_grange/) que tout s'est enchaîné.
J'ai d'abord voulu faire une rançon pour payer les illustrations, rançon qui a échoué au niveau de la somme totale mais qui m'a impressionné par le nombre de gens intéressés par ce "petit jeu".
A la fin de la rançon, j'ai été approché par deux éditeurs. Et l'actuel, qui tient pour l'instant à garder l'anonymat tant que rien n'est finalisé, m'a proposé quelque chose de concret.
Maintenant je travaille pour sortir le jeu le plus rapidement possible. La première fenêtre, le Salon du Jeu de Société (ex GenCon) a été ratée ; maintenant la date butoir correspond au Monde du Jeu à la rentrée. Mais cela va surtout dépendre de ma vitesse d'écriture, et en ce moment c'est assez dur de libérer du temps.
Les règles sont finalisés et écrites à 95% (les 5% qui restent correspondent aux playtests) et j'en suis à la rédaction de la campagne. Le format souhaité est un livret court (le nombre de pages dépendra du manuscrit final), en petit format et en couleur. Mais tout cela reste le domaine de mon éditeur qui fera lui même les annonces à ce sujet, en temps voulu.

Mind Dagger

Mind Dagger peut se résumer en trois mots : sword, sorcery & manga.
Il se déroule dans un univers sombre et barbare, dans la lignée de films comme Conan, le 13e Guerrier ou le Roi Arthur (celui avec les romains), sur fond de heavy metal et de mythes antiques. Mais comme je suis aussi un fan de japanimation, tout cela est vu à travers le prisme du manga.

Thèmes :
Mind Dagger dépeint un continent sauvage, dangereux mais encore libre, où les grandes civilisations se sont effondrées et où les aventuriers peuvent désormais choisir leur destinée sans être les larbins d’un prince, ni tomber dans le cliché de la lutte du bien contre le mal.
Il n’y a que des peuples humains et l’aspect tribal est prépondérant. La survie, l’honneur, la gloire, les liens du clan et la fidélité de ses compagnons y sont plus importants que l’amoncellement de trésors.
Aucun dieu n’accorde de pouvoirs à ses fidèles, on ne sait même pas s’ils existent. La véritable énergie émane des forces de la nature. Ceux qui arrivent à la contrôler accomplissent des miracles, ou sont la source de malheurs s’ils en abusent.
L’aspect celtique de certains peuples vient directement de l’importance de la nature dans l’univers de Mind Dagger. C'est aussi une thématique récurrente dans les manga inspirés par le shinto.
Dans ce contexte, les légendaires maîtres d’armes sont des guerriers capables de canaliser une partie de cette énergie primale à travers leurs techniques de combat. Le secret de l'acier permet aux initiés d'utiliser leur arme comme catalyseur pour en décupler la puissance. Pour caricaturer, les maîtres d'armes se rapprochent plus de psioniques que de magiciens, les amateurs de manga seront donc là encore en terrain connu.

Les règles :
Elles sont en cours de test pour en parfaire la jouabilité. Elles resteront simples, ou du moins unifiées pour éviter la multiplication de mécanismes différents. Elles ne crouleront pas sous les modificateurs et éviteront au maximum les longs calculs en cours de jeu. Finalement, elles colleront à l'univers et permettront aux joueurs de faire ce que les textes d'ambiance et les illustrations décrivent. Les personnages deviendront des héros, pas des figurants qui se contentent de 35% de chances de réussir une cascade...

La forme :
L’accent est aussi mis sur le visuel, par lequel passe une partie de l'ambiance. Le but est d'avoir un univers cohérent, au service des joueurs qui apprécient la sword & sorcery et le manga.
Comme peut en témoigner le site internet (http://www.minddagger.com/), il ne s’agit pas de copier bêtement un manga, mais d’interpréter notre univers en respectant le style du manga.
En tant que joueur, j'aime qu'une illustration me fasse voyager dans l'univers d'un jeu. J'espère que les joueurs ressentiront la même chose en feuilletant Mind Dagger.

Le titre :
Il signifie la dague mentale, ou par extension l’épée de l’esprit (c’est ce qui est écrit en japonais dans le logo du site). Pourquoi un titre en anglais ? Principalement pour sonner heavy metal, un style de musique en totale adéquation avec le thème du jeu. C’est aussi un clin d’œil aux sources d’inspiration : la sword & sorcery (on a tous en tête des noms qui claquent, comme Stormbringer ou le Death Dealer) et les mangas (qui affublent souvent de termes anglais les armes ou les coups spéciaux des personnages).

6 commentaires:

  1. Article très original, je ne savais même pas trop qu'il y avait un "marché" sur un crossover JdR/Manga !
    En tout cas, Mind Dagger semble alléchant et marrant à jouer, je guetterais les news..
    (Tu aurais même pu rappeler que tu fût l'un des pionniers de cette niche, à travers ton JdR amateur sur les CdZ non ? :o )

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  2. Yoma le retour..en effet j'ai souvenir du jeu qui devait être rançonné mais la somme n'avait pas été atteinte...
    Sinon en anglais il y a aussi le jeu maid inspiré des mangas...

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  3. Merci à Rom1 surtout de m'avoir contacter pour ce billet.

    Pour ceux qui vont au Salon du Jeu de Société de Paris fin avril , j'espère y faire des démos de Yoma.

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  4. Excellente et généreuse idée Romain de nous parler des autres jeux.

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  5. Merci Rom1 pour l'ouverture généreuse de tes colonnes à Mind Dagger, et à Yoma.

    Le scoop du jour : les trois mois qui viennent se placent sous le signe d'un développement intensif du jeu afin d'être prêt pour des démos en live à partir de juillet. Suspense...

    Bonne continuation pour Devâstra.

    T.L.

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  6. Mais t'es partout toi ! Tu t'arrêtes jamais ?

    Et pis, pourquoi faut-il que ce soit un contact parano.be qui me parle de ce jeu ?

    Ralala, enfin bon, je guetterais tout ça, histoire d'avoir encore moins d'argent en poche !

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